Anna Akhmatova est une des plus importantes poétesses russes du XXe siècle.

Déjà célèbre avant la Révolution russe de 1917, Anna Akhmatova était, comme elle le dit elle-même, une joyeuse pécheresse de Tsarskoïé Sélo, le « Versailles russe ».

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Mais la Révolution se produit. En 1921, elle perd son premier mari, fusillé pour activités anti-soviétiques. Puis son fils unique, Lev, est arrêté.  Anna tente quotidiennement de le voir.



Comme Anna Akhmatova le raconte elle-même, dans une  Courte Introduction  à son Requiem :
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J’ai passé dix-sept mois à faire la queue devant les prisons de Léningrad. Un jour, quelqu’un crut me reconnaître. Alors, derrière moi, une femme aux lèvres bleuies et qui n’avait jamais entendu mon nom sembla s’éveiller de la torpeur où nous étions toutes plongées et me chuchota à l’oreille (là-bas, nous ne parlions toujours qu’à voix basse) :
- Et ceci, vous pourriez le décrire ?
Et j’ai répondu :
- Oui.

Alors, quelque chose comme un sourire glissa sur ce qui, un jour, avait été son visage.



Le Requiem qui sera écrit au cours des années les plus noires du Stalinisme est né de cet échange. Y dépeignant ses propres souffrances, Anna Akhmatova y peint plus largement la détresse des femmes russes pendant la Révolution.

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Naturellement, elle n’a pas le droit de publier ses poèmes dans son pays, où ils ne paraîtront qu’en 1987, soit vingt et un ans après sa mort.